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De la Déclaration de Genève des droits de l’enfant à la Déclaration des droits des Enfants, Genève 2024 : Un siècle d’engagement envers les droits des enfants

  • Photo du rédacteur: Clara Laplante-Bédard
    Clara Laplante-Bédard
  • 16 juin
  • 3 min de lecture

Le centenaire de la Déclaration de Genève des droits de l’enfant constitue une occasion précieuse pour réaffirmer notre engagement envers les droits des enfants. Rédigée par Eglantyne Jebb en 1923 et adoptée par la Société des Nations en 1924, cette déclaration a marqué une étape clé dans la reconnaissance internationale des droits des enfants, ouvrant la voie à la Convention relative aux droits de l'enfant de 1989, qui demeure une pierre angulaire pour les droits des enfants à travers le monde[1].


La Déclaration de Genève représente bien plus qu'un document historique : elle incarne l'espoir collectif d'un avenir où les droits des enfants sont pleinement respectés et protégés[2]. La célébration de son centenaire en 2024 est l'occasion non seulement de reconnaître les progrès réalisés, mais aussi d'aborder les défis actuels et de proposer des solutions concrètes aux problèmes persistants.


Le 30 octobre dernier, l’Observatoire des droits humains à l’ONU a eu l’honneur d’accueillir virtuellement, depuis Genève, le Dr Philip Jaffé, membre éminent du Comité des droits de l’enfant de l’ONU. Fervent défenseur des droits de l’enfant, le Dr Jaffé a mis en lumière les avancées réalisées depuis 1924 tout en soulignant les défis persistants, lors de sa présentation intitulée « La Déclaration des droits de l’enfant (1924), dite Déclaration de Genève, 100 ans plus tard : quel chemin parcouru ? ». Il a également présenté la nouvelle Déclaration des droits des Enfants, Genève 2024, dévoilée au grand public le 20 novembre, à l’occasion de la journée international des droits de l’enfant.



Fruit d'une brillante initiative du Dr Jaffé, cette version actualisée aborde des enjeux contemporains tels que le changement climatique, la justice sociale et les droits des dans un l’environnement numérique en constante évolution. La nouvelle déclaration vise à garantir un cadre respectueux, sûr et inclusif, permettant à chaque enfant de s'épanouir dans un milieu exempt de discrimination et de violence[3]. Elle reconnaît que le bien-être des enfants est intrinsèquement lié à des enjeux globaux, tels que la qualité de l’environnement, l’accès à une éducation de qualité et la lutte contre la pauvreté. La participation active des enfants y est considérée comme essentielle, les reconnaissant comme des actrices et acteurs à part entière dans la construction de leur présent et de leur avenir.


Coline Moreau, commentant l’intervention du Dr Jaffé, nous rappelle les propos de Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’Homme. Elle souligne qu’en matière de droits de l’enfant, les textes de loi et les déclarations, bien qu’utiles et pertinents, ne suffisent pas : il est crucial de passer à des actions concrètes. Les progrès réalisés ne doivent pas masquer les difficultés persistantes qui continuent d'entraver la mise en œuvre des droits des enfants[4]. Les obstacles sociétaux et institutionnels demeurent des freins à surmonter pour faire des droits des enfants une réalité tangible et non de simples promesses.


La Déclaration de 2024 réaffirme le rôle essentiel des gouvernements, des organisations internationales et des citoyennes et citoyens dans la promotion et la protection des droits des enfants. Plus qu’un énoncé de principes, elle constitue un appel à agir pour respecter, protéger et garantir les droits des enfants, aujourd'hui et pour les générations futures[5]. Elle trace des orientations ambitieuses pour bâtir un présent et un avenir où la dignité, le respect et l’égalité sont des réalités pour tous les enfants. Cette déclaration invite à un bilan critique des progrès accomplis, tout en renouvelant notre détermination à concrétiser les droits des enfants pour le siècle à venir.


En 2024, célébrer un siècle de droits de l’enfant ne suffit pas. Nous devons nous tourner résolument vers l’avenir et assumer notre responsabilité collective : garantir que chaque enfant, malgré les obstacles qu'il ou elle peut rencontrer, grandisse dans un monde où ses droits sont pleinement reconnus, respectés et protégés. Ensemble, portons les valeurs de cette déclaration pour bâtir un monde où chaque enfant peut s’épanouir pleinement et réaliser son potentiel.



[1]Unicef, « L’’histoire des droits de l’enfant », en ligne : https://www.unicef.org/fr/convention-droits-enfant/histoire-droits-enfants; Zoe Moody, « Chapitre 4. La Déclaration des Nations unies relative aux Droits de l’Enfant (1959) : genèse, transformation et circulation d’un traité (re)fondateur d’une cause transnationale », dans Rita Hofstetter & Joëlle Droux (dir.), Globalisation des mondes de l’éducation (Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2015), en ligne : https://doi.org/10.4000/books.pur.90019.
[2]Andrée Morier, « La Déclaration des Droits de l’Enfant » (1963) 533 RICR 209 à la p. 212.
[3] Déclaration des droits des enfants, supra note 3.
[4] Unicef, « Près de 20 000 enfants et adolescents révèlent des inégalités et un sentiment d'exclusion sociale préoccupant », (19 novembre 2024), en ligne : https://www.unicef.fr/article/pres-de-20-000-enfants-et-adolescents-revelent-des-inegalites-et-un-sentiment-dexclusion-sociale-preoccupant/.
[5] Déclaration des droits des enfants, supra note 3.
 
 
 

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